A l’occasion du 25ième anniversaire, Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie et également président du conseil d’administration de Technifutur® a répondu à nos questions quant à sa vision de l’évolution du centre de compétence depuis sa création jusqu’à nos jours. Si on devait retirer deux points sur lesquels il a insisté, on choisirait, d’une part, cette idée du décloisonnement qui aboutit au rassemblement des ‘forces vives’ et, d’autre part, la volonté d’innover, quel que soit le domaine !

Thierry Castagne, Directeur d’Agoria Wallonie et Président du conseil d’administration de Technifutur®
Quel a été votre premier contact avec Technifutur® ?
De façon personnelle, j’étais déjà présent à Fabrimétal (aujourd’hui Agoria) dans les années 90, en charge à l’époque de l’emploi et de la formation. J’ai donc assisté à la création de Technifutur®. C’est l’état d’esprit de partenariat présent dès cette époque entre les fondateurs (Fabrimétal, FGTB et CSC) qui m’a le plus frappé : l’idée était de ‘mettre les colts au vestiaire’ pour créer cet organisme de formation autour d’un partenariat solide au profit de l’intérêt général, mettant dans ce cadre de côté les divergences présentes sur d’autres dossiers. Se sont très vite associés l’Université de Liège et, ensuite, Le Forem, avec le soutien de la Région Wallonne et des Fonds européens. Ce démarrage était un vrai coup de génie. Technifutur® est ainsi à l’origine du concept de Centre de compétence qui a été reconnu officiellement et élargi quelques années plus tard.
Cette démarche a été prolongée ?
Les valeurs sont restées les mêmes et le partenariat ‘interne’ s’est consolidé. Maintenant, le modèle a continué à évoluer avec des partenariats ‘externes’ : Technifutur® s’adresse aujourd’hui non seulement aux entreprises, aux travailleurs et aux demandeurs d’emploi, mais aussi à l’enseignement secondaire et supérieur. Les centres de recherches comme Sirris et les pôles de compétitivité comme Mecatech ou Skywin collaborent également avec Technifutur®.
Dans son genre, Technifutur® est un des modèles de partenariat public-privé les plus aboutis en matière de formation en Belgique, mais également au niveau européen.
Quels sont les défis pour demain ?
Technifutur® est parvenu au fil des générations à s’adapter aux besoins des entreprises. Nous sommes partis de la mécanique, puis il y a eu l’assemblage et le soudage. Sont venus ensuite l’électricité, l’informatique, la micro-technologie, l’environnement ou encore le multimédia. Le défi pour aujourd’hui et pour demain, est d’informer, de sensibiliser et de former autour du concept de ‘Factory of the future’, que l’on appelle également l’usine 4.0.
Accompagner les évolutions résultant de la digitalisation de l’industrie et de l’automatisation, en particulier, ainsi qu’encourager l’efficience opérationnelle en développant les compétences adéquates, sont autant de priorités, pour l’avenir, déjà investies par Technifutur®. L’innovation touche non seulement les produits et l’organisation (processus), mais elle concerne aussi les nouveaux ‘business model’ qui émergent suite à la digitalisation de l’économie et de la société (économie collaborative, e-business, nouvelles formes d’entreprises et de modes de travail, …).
L’engagement de l’industrie technologique dans cette dynamique d’innovation multifacettes ainsi que le soutien de Technifutur® pour supporter ces évolutions permettront à notre région de gagner en compétitivité et donc, en croissance et en emplois du futur.
Aujourd’hui, en 2016, il y a plus de 800 entreprises qui font appel aux services de Technifutur® et 14.500 stagiaires. Le centre de compétence doit continuer à les accompagner dans cette constante évolution, en se fixant des objectifs de croissance et de progrès. C’est un défi complexe, mais riche et passionnant !